Ligne de Saint-Mariens – Saint-Yzan à Blaye

La Gironde a profité, comme le reste de la France d’ailleurs, d’un très fort maillage de lignes secondaires de Chemin de Fer. La liaison avec la garnison de Blaye fut considérée comme vitale et favorisa l’établissement d’une liaison entre la Ligne Bordeaux-Nantes au niveau de Sant-Mariens.

Garde-barrière à Saint-Girons-d’Aiguevives

Création de la ligne

La citadelle de Blaye a une position importante au bord de l’estuaire pour le ministère de la Guerre. La population du blayais vit difficilement son enclavement et il apparait très rapidement nécessaire dans cette seconde partie du XIXe siècle de relier Blaye au chemin de fer. Cela doit aussi faciliter le transit des garnisons vers ou depuis la Citadelle.

Les luttes de pouvoir et les nombreuses compagnies qui se montent pour participer à l’essor du Chemin de Fer, retardent un certain nombre de projets. Apparu en 1860, le besoin de raccorder Blaye à la ligne principale Bordeaux-Nantes se concrétisera par une dérivation à Saint-Mariens alors que les options Montendre et Cavignac avaient été évoquées.

La ligne est officiellement créée par la convention du 18 juillet 1868 qui concède à la Compagnie des Charentes la construction de la ligne. Mais l’histoire n’est pas pour autant terminée puisqu’il faudra encore cinq ans pour que le tracés soit décidé puis construit. Il s’établit sur une longueur de 24,5km et sera inauguré le 16 octobre 1873.

Sur la ligne circulent quatre trains quotidiens qui permettent ensuite de relier les différentes étapes de la ligne Bordeaux-Nantes mais aussi Libourne et Coutras.

Des débuts difficiles

D’une promesse de profit rapide, de nombreuses compagnies de chemin de fer souvent réduites à l’exploitation d’une seule ligne ont vite mis la clé sous la porte. Avant même l’ouverture de cette ligne, la compagnie est déjà en déficit sur ces autres exploitations. Elle finit pas déclarer le bilan en mai 1878. Afin de poursuivre l’exploitation de ses lignes (541km), elle est rachetée par l’État puis intégrée dans la Compagnie de l’Ouest.

Certaines infrastructures sont construites pour être facilement détruites en cas d’occupation de la Citadelle de Blaye. C’est le cas de la gare de Blaye qui est construite en matériaux légers pour faciliter ton démontage ou sa destruction. Elle devra être reconstruite en 1897.

L’accident du 20 août 1911 dans la gare de Blaye, qui verra une locomotive dérailler et plonger dans le canal situé à proximité, jouera un mauvais tour pour l’image de marque de cette ligne.

Mais ce qui condamne à court terme cette ligne est plutôt la qualité de la déserte et les horaires proposés. Les performances du matériel roulant ne sont pas au rendez-vous et les trajets de desserte s’avèrent trop longs. Et la conséquence se fera sentir dans les années 30. L’autocar a pris une place importante dans les transports et les locomotives à vapeur apparaissent bien désuètes.

Il faudra attendre 1937 pour que deux unités d’autorails diesel Renault TE soient mis en circulation. Dix autres exemplaires seront déployés sur la ligne Blaye-Coutras (via Saint-Mariens) en 1938 sur les quatre allers-retours quotidiens.

Fin d’exploitation

Le regroupement des nombreuses compagnies sous la bannière de la SNCF s’accompagne d’une rationalisation des lignes. L’exploitation des voyageurs cesse le 5 décembre 1938 alors même que le matériel roulant vient juste d’être changé. Seul le Fret parcourt encore la ligne.

Pendant la mobilisation en septembre 1939, le transport de passagers est remis en service pour faciliter l’enrôlement.

Seul le port de Blaye va permettre de maintenir la ligne en service et le développement de la Société d’Exploitation MAritime BLAyaise (SEMABLA) va doper de trafic à partir de 1969 jusqu’en 1997 et la terrible explosion d’un de ses silos à grains (20 juin 1997). La reprise d’activité de ce site de stockage ne relancera pas la ligne qui fermera à la circulation en 2004.

La ligne aujourd’hui

La ligne de chemin de fer n’a pas été déposée et plusieurs projets ont été envisagés comme la réinstallation d’une ligne TER vers Blaye. Il est probablement que le développement du vélo au niveau national favorise le développement d’une voie verte comme à de nombreux endroits du département, vers Lacanau et vers Créon.

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3 Replies to “Ligne de Saint-Mariens – Saint-Yzan à Blaye

    1. Bonjour,

      Si on se base dans le camp des autorités et de l’exploiteur officiel des lignes françaises (SNCF), je pense qu’on va pouvoir attendre longtemps, ce genre de ligne étant considéré comme non rentable. C’est pour cela que le projet qui semble avoir le plus de chance d’être réalisé est la transformation en voie verte, apparemment le coût de remise en service de la ligne reviendrait aussi cher qu’en construire une nouvelle.
      Il appartient aux citoyens de peser de tout leur poids pour réaliser une étude alternative et pourquoi pas favoriser la mise en place d’une régie de transport privée qui pourrait s’appuyer sur un intérêt touristique.
      Cdlt

  1. Cette ligne sncf n’aurait jamais du voir le jour….aucune rentabilité possible…trajet trop long pour aller a Bordeaux…..
    Ils se sont trompés de direction, il aurait fallu faire Blaye St André
    Mais voilà (??????)

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