Le canal des Landes, porte ouverte sur le Bassin

Le canal des Landes est l’équivalent du canal des Etangs (Entre Hourtin et le Bassin), mais cette fois-ci depuis le sud entre Cazaux et La Hume. Il ne sera exploité qu’une cinquantaine d’années avant d’être abandonné. Déversoir du Lac de Cazaux, il n’est plus navigable.

Aujourd’hui seule la portion qui débute au Parc de la Chêneraie jusqu’au abords du Parc de la Magdeleine sont entretenus soit environ 4km sur les 20km construits depuis le lac de Parentis via le lac de Cazaux.

Les premiers projets

Dès le XVIIe siècle, l’idée de créer un canal parallèle au littoral qui remonte depuis Bayonne jusqu’au Bassin d’Arcachon germe dans les esprits. Vauban est le premier à avoir un tel projet en 1681. Une première étude de Charlevoix de Villiers établit clairement à partir de 1778 que tout projet est voué à l’échec sans la consolidation du cordon dunaire. Ces travaux seront menés avant la Révolution Française mais sans suite pour le Canal.

Construction du Canal

L’avocat bordelais Boyer-Fonfrède très friand des salons de La Teste depuis son union avec une héritière de la famille de Peyjehan fut inspiré par une des discussions. Il fut convaincu par un projet de canal qui devait relier le lac de Cazaux au Bassin d’Arcachon en 1820. Il monte le projet et l’Etat lui accorde la concession pour un canal entre l’étang de Mimizan et le Bassin d’Arachon le 1er juin 1834 puis il fonde la Compagnie d’Exploitation et de Colonisation des Landes.

L’aventure débute donc le 1er avril 1835 quand la Compagnie d’Exploitation et de Colonisation des Landes débute le creusement de ce canal qui traverse les communes de Gujan-Mestras et de la Teste de Buch. On peut le suivre aujourd’hui tout au long du Parc de la Chêneraie.

Le tracé comprend deux sections la première entre le Bassin d’Arcachon le lac de Cazaux et le second entre Cazaux et Aureilhan. Seule la première sera construite avec sept écluse au lieu des huit prévues initialement. En 1838, la construction de la première écluse est officiellement lancée par la pose de la 1ere pierre. Cette portion du canal est achevée en 1840 couvrant une distance de 14,5km jusqu’à La Hume. Le canal étant prévu pour la navigation il maintient du début à la fin une largeur de 13m avec des portions pouvant disposer d’une largeur jusqu’à 24m. Les bateaux doivent disposer d’un faible tirant d’eau, la profondeur tant maintenue à seulement 1m65 et d’un dénivelé d’environ 1m par écluse.

Ce sont donc des barques qui circulaient sur le canal avec une redevance à la tonne de 3,2 francs. Les premières années, le trafic s’est établi à 7500 tonnes permettant à la compagnie d’obtenir sa rentabilité. A partir de 1845, une liaison de tourisme entre la Hume et le lac de Cazaux fut lancée pour augmenter les revenus. Plusieurs autres projets virent le jour autour du canal pour exploiter son eau. Ce seront les projets de culture vivrières par la Compagnie agricole et industrielle d’Arcachon (1837-46), et celui d’exploitation de rizières par la la Compagnie ouvrière de colonisation des Landes de Gascogne (1849-1860). Il furent chacun un échec.

Fin d’exploitation du canal

Comme pour le canal des étangs, l’ensablement chronique va perturber la navigation. L’impact de sols sablonneux en bordure des cordons dunaires a été sous évalué et la compagnie accumule les pertes financières. En 1857, la compagnie dépose son bilan qui conduira à sa faillite en 1860.

Dès 1857 avec la fin de l’exploitation commerciale du canal, les communes vont replanter les terres qui avaient été concédées. A la fin du XIXe siècle faute d’entretien, la navigation cessera.

Seconde ligne de défense allemande (1942-44)

Quand les allemands investissent la Gironde, la construction du Mur de l’Atlantique et la pression d’un possible débarquement britannique, l’envahisseur réutilise les canaux construits au nord et au sud du Bassin d’Arcachon pour la seconde ligne de défense. Les écluses sont remplacées par des barrages en palplanches pour pouvoir élever le niveau des canaux et en cas de besoin pouvoir inonder les terres et freiner une prise à revers. A Gujan-Mestras, le parc de la Chêneraie est en partie défiguré avec la destruction de la villa et la construction de plusieurs bunkers.

Panneau d’information du Gramasa

Compagnie des Landes

Devenue Compagnie des Landes, la Compagnie d’Exploitation et de Colonisation des Landes est désormais tournée vers la sylviculture. Le canal qui n’est plus exploité continue cependant de réguler le lac de Cazaux vers le Bassin d’Arcachon grâce à des écluses qui ont été reconstruites après la Seconde Guerre Mondiale. Seule une écluse, celle de Navarosse est encore en service.

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