De la dune coule de l’eau douce

Les mouvements du cordon dunaire en réaction à l’érosion du littoral de la Côte d’Argent ont laissé apparaître depuis plusieurs dizaines d’années des vestiges de sols anciens. Pour les plus anciens, ils datent de 3500 ans et ont précédé la création des grands lacs de Gironde.

Source qui s’écoule le long de la plage de Vensac

Ces paléosols se sont créés par la sédimentation des anciennes zones de végétation du littoral et par l’action conjuguée des modifications du paysage (création des cordons dunaires, la formation des grands lacs et érosion). Si aujourd’hui c’est la dune du Pyla qui fait l’objet du plus d’études sur le sujet, en remontant plus au nord, on retrouve aujourd’hui de beaux vestiges qui apparaissent au gré des marées sur la plage et à la base du cordon lunaire.

Sur la dune du Pyla, on retrouve les couches les plus anciennes (âgés de près de 3500 ans) entre +2 et +5m par rapport au niveau de la mer. Entre Hourtin et Montalivet on découvre cette sédimentation au niveau de la plage et à la base de la dune. Le site du Gurp au sud de Montalivet est d’ailleurs remarquable.

Comment se traduisent ses traces anciennes ?

Ces vestiges se présentent sous la forme de :

  • zones parallèles colorées en front de dune
  • traces brunâtres et ocre sur les plages
  • ruissellement d’eau douce sur des couches hermétiques sous les dunes
  • plate-bandes d’anciennes traces de végétation en bord de mer à marée basse.

Au Pin Sec et au nord de Montalivet (plage de Vensac), de beaux affleurements se situent à la base de la dune présentant un écoulement régulier d’eau douce et un développement important d’une végétation. Cette configuration est le vestige visible d’anciens marais qui composaient l’arrière pays lorsque le trait de côte était à plusieurs kilomètres au large.

Pendant les marées basses, souvent après les tempêtes d’hiver, se découvrent de belles plates bandes présentant la base des tiges de roseaux ou de petits arbustes. Exceptionnellement, elles sont visibles pendant la période estivale (vu en 2016). La présences de plaques colorées maron/ocre est plus fréquente.

Contrairement à certains affirmations, ces traces visibles sur les plages à marée basse ne sont pas des pollutions aux hydrocarbures mais bien des morceaux de ces sols anciens naturellement présent sous le sable. Cette sédimentation est sans danger si on marche dessus.

traces de végétation et de sols anciens sur la plage d’Hourtin Plage en août 2016

Les sols présents sur (et à la base de) la dune sont fragiles et ne doivent pas être altérés en s’y promenant dessus.

Documentation

« Mise en Place du suivi de l’évolution récente de la Grande Dune du Pilat » – http://littoral.aquitaine.fr/IMG/pdf/brgm-rp_59228_fr_suivi_dune_pilat.pdf

Paléosols du Littoral girondin – cestefrance.fr – http://www.cestenfrance.fr/paleosols-du-littoral-girondin/

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One Reply to “De la dune coule de l’eau douce”

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